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    Histoire d'une photo

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    C’était à Hong Kong. Fin du voyage en train qui m’avait amené là depuis Paris sur les traces d’un consul ayant passé 36 années de sa vie en Chine. Journées pluvieuses – septembre est la saison des typhons ‑, je me promène dans les rues de Hong Kong avant de reprendre l’avion qui, en une douzaine d’heures, me catapultera vers Paris, quittée 1 mois et demi plus tôt. A quelques pas de Cameron Road et de la guest-house où je loge, mes yeux se posent sur un pilier blanc. Sur celui-ci, un visage rouge au regard fixe, une étoile au milieu du front, quelques inscriptions en chinois et puis quelques mots : I Love you… Un tag de plus ? Oui, peut-être, mais je n’arrive pas à me détacher de ce visage d’occidental, incongruité en pleine ville chinoise (si tant est que Hong Kong soit chinoise…). Photo. Et puis je repars, comme dérangé par cette image qui a provoqué une étrange sensation. Il faut dire que depuis plus d’un mois, j’ai cheminé sur les pas d’un homme, ce consul, mort 60 ans plus tôt en Mandchourie. On en aura fait du chemin ensemble. Un an passé à écrire sur lui et sa famille. Et puis ce voyage, un peu sur ces traces, beaucoup sur les miennes, périple durant lequel le passé et le présent se sont entremêlés, l'ombre du consul planant sur certains des lieux où je ne faisais qu'inscrire mes pas dans les siens. Alors ce visage... Un message? Pas trop porté sur le paranormal, moi! Sûrement l'oeuvre d'un jeune tagueur-traveler. Je prends l'avion.

    Quelques jours après, le temps de reprendre pied dans la vie parisienne, et me voilà sur mon vélo dans les rues de la capitale. Vers Stalingrad (le métro...), contraint de m'arrêter à un feu, je lève la tête et aperçoit, au-dessous d'un café, sur un mur, un immense visage qui ne semble regarder que moi... Le visage de Hong Kong! Plus grand, dans des tons noirs cette fois-ci, mais c'est bien lui!

    Après enquête (oui, même pas allé consulté une voyante!), j'apprends qu'il s'agit bien d'un tag repris de l'artiste de rue américain Frank Shepard Fairey (voir dans A propos). La raison est parfois désespérante. Mais avouez que la chance qu'une seule et même personne découvre à 10000 km de distance deux fois le même visage était infime. Alors il m'arrive de me demander si le paranormal...

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    L'herbe qui parle

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    Trois fois que je vais en Chine ! Et j'ai le sentiment de désespérer Billancourt et tout ce qui va autour quand je confesse que je ne suis jamais allé à la Grande Muraille. C'est vrai ça! C'est con d'aller aussi loin pour ne pas voir ce qu'il y a à voir, ce qu'il faut voir, photographier ce qui doit l'être et ainsi prouver qu'on y est allé. Certes, me direz-vous, il existe d’excellents ouvrages dans lesquels d’excellents photographes ont pris d’excellentes photos de ces endroits. Mais, wouarff, hé, ça vaut jamais une bonne photo prise par bibi ! Alors, j’en ai pris des photos, moi ! Certes, j’ai loupé la Grande Muraille (et cela fait toujours une bonne raison d’y retourner), mais alors, je me suis bien rattrapé : j’ai pris des photos de lignes électriques, de publicités, de cabines téléphoniques, de villes-fantômes (pas facile, ça), de Chinois en train de regarder le Yang-Tsé (parce que le Yang Tsé en lui-même, hein, entre nous…), de trains, de vélos, d’horloges et… de pelouses qui parlent et demandent qu’on ne les dérange pas ! Ah, y’a pas à dire, c’est beau la Chine