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Drôle d’endroit... pour un métro

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C’est d’abord une ligne minuscule sur un plan de métro. Sorte d’appendice au nombre mystérieux. 3 bis... Bis, 3 lettres pour signifier l'ajout, le plus, la ligne de métro qu’on intercale dans le concert de lignes au nombre entier, plein, franc, connu. Des lignes qu’on ne voit plus. Mais la 3 bis, personne n’en parle jamais. Et pourtant, elle existe.

Gambetta, Pelleport, Saint-Fargeau, Porte des Lilas. Aller-retour. Quatre stations pour une ligne de métro! Une aberration? Un mystère! Alors que les lignes habituelles -celles qui font figure de trajets nobles - nous imposent parfois la corvée d’endurer 10, 15, 20 stations, la petite 3 bis nous convie à un petit voyage dans un espace-temps sans rapport avec celui de ses grandes soeurs.

IMG_0117.JPGIci, le voyage commence à Gambetta. Enfin, pour moi, il a débuté là. Station Gambetta... Alors que le gros des voyageurs se concentre sur le quai de la ligne 3 direction Porte de Levallois, la ligne 3 bis s’est réservée une petite aire d’embarquement bien à elle. Dans un recoin, elle attire à elle une « élite » de voyageurs. Ceux qui savent... On se retrouve alors sur un quai en courbe, trois fois plus petit que ceux que l’on côtoie habituellement. La rame ne compte que trois voitures, ce qui contribue à l’intimité du périple. On entre sans se bousculer. A quoi bon? Il y aura de la place pour tout le monde! La preuve : les strapontins, ici, n’existent pas. Supplément inutile qui laisse à chacun le loisir de s’installer, généralement seul, sur une banquette.

Le voyage qui a déjà commencé dans l’esprit se poursuit. Pelleport, Saint-Fargeau, Porte des Lilas. Les stations se traversent, s’égrènent dans le calme d’une ligne intimiste. Deux ou trois personnes descendent à Pelleport; une ou deux montent à Saint-Fargeau. Aucun mouvement de voyageur ne vient perturber le calme offert. Pas de rush intempestif, pas de nervosité rentrée face à une voiture qui s’ouvre bondée. Ici, on voyage en dilettante. Pour une, deux, trois ou quatre stations. Pas plus.

Ces stations justement. Pelleport et Saint-Fargeau, les deux seules haltes du trajet. Leurs quais, hormis la présence des deux ou trois voyageurs de rigueur (parfois, aucun!) empruntent au métro la rareté de ses sièges. A quoi bon? Aucun groupe de touristes ne vas débarquer. Et puis, avec ses quatre stations, le métro est on ne peut plus ponctuel et rapide. Ici, on ne s’assoit pas, on ne lit pas, on ne se coupe pas du reste de la foule. On attend, on médite, on discute. Dans une, deux ou trois stations on est arrivé, alors, on profite. On a tout le loisir de regarder les panneaux publicitaires. Etrange d’ailleurs à bien y réfléchir, la présence de ces affiches. Les publicitaires ont-ils conscience que leurs annonces ne sont vues que par quelques dizaines de badauds? Il y a quelque chose de dérisoire dans l’étalage de ces affiches, comme si un annonceur fou avait décidé d’implanter des panneaux en plein désert.!

C’est là sans doute que le geste commercial vain rejoint le charme de cette petite ligne 3 bis. Une ligne tout à la fois superflue et indispensable. Une petite ligne au bout d’un quai pour un voyage en dehors du temps...

 

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Commentaires

  • Quelle belle surprise que de lire noir sur blanc la réalisation d'une envie qui, si je me souviens bien, a chatouillé ton esprit "d'écrivain" (oui, j'ose le mot !) avant même que tu "fasses des livres" comme tu dis ! Tu as bien fait... c'est très réussi. Félicitaions pour ce blog, à défaut de te voir, je te retrouve !

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